La « Luzerne de Cornouaille »



L'usine de déshydratation de Guerloc’h, « La luzerne de Cornouaille », a fonctionné de 1973 à 2006. A l'origine, elle ne disposait qu'un seul four rotatif fonctionnant au fuel lourd, elle s'est agrandie en 1989 avec une seconde ligne plus performante.

Bouchons de luzerne



A cette époque, la " Déshy" s'est mise à utiliser le gaz naturel : elle a été été à l'origine de l'arrivée du gaz naturel à Scaër. Dans les années 90, 300 producteurs représentant 1.200 hectares de luzerne étaient répartis dans une zone s'étendant de Lorient à Quimper et jusqu’à Châteaulin , Poullaouen . 800 tonnes de produits verts (70% de luzerne, 15 % d'herbe, 15 % de maïs épis) étaient traités par jour, d'avril à octobre. La Coop. Saint Yvi produisait 18.000 tonnes de fourrage sec ( luzerne, ray-grass et maïs épi). En 2000, la coopérative utilisait deux machines de récoltes et cinq camions .

Ces camions déchargeaient la luzerne récoltée à l'extérieur : le jus était conduit vers des décanteurs avant d'être répandu sur des parcelles proches . Le fourrage vert  était séché par un air porté à 900 degrés. La première ligne peut traiter 10.000 litres par heure d'évaporation, et la seconde, 20.000 litres par heure d'évaporation. Entrés à 80 % d'humidité, les végétaux en ressortaient littéralement essoré à environ 10 % d'humidité. "Déshy" produisait 180 tonnes de granulés par jour: une partie des " bouchons" est rétrocédée aux producteurs pour leur élevage, l'autre est stockée dans les silos voisins et sera revendue aux fabricants d'aliments du bétail. Le site employait une vingtaine de personnes. Un imposant panache de fumée, de la vapeur d'eau, s'échappait des deux cheminées .



Le déchargement de la luzerne

Le jus de la luzerne fraichement récoltée était répandu sur ce champ



Les algues après la luzerne



Pionnier de l’utilisation du gaz naturel, la « Déshy » avait envisagé un instant de changer d’énergie et d’utiliser du charbon après la saison 2003 . Commentaire du directeur : « Le gaz vient de subir une forte augmentation mais les émissions de gaz carbonique avec le charbon, c’est pas ce qu’il y a de mieux ».

Parallèlement, à partir de 2004, la " Luzerne de Cornouaille" a déshydraté quelques lots d’algues pour une utilisation ultérieure dans l'industrie alimentaire et la fabrication de cosmétique. Ces algues " Condrus" étaient récoltées manuellement sur la côte Nord et Sud du Finistère, à l'occasion des grandes marées pour une entreprise de Lannilis; cette dernière avait fait appel à la " Luzerne de Cornouaille" pour ce travail de déshydratation. Les employés du CAT Claude Martinière de Scaër ouvraient les sacs d'algues afin que celles-ci soient chargées ensuite au godet, comme la luzerne. Pour les techniciens, il n'y a pas de différence majeure entre cette matière première et la luzerne : " Il faut plus de temps. On a 400° au four et 100 ° à l'arrivée". Il était prévu aussi de faire des tests avec une autre algue " Laminaria " qui serait livrée en vrac.

L'ouverture des sacs d'algues

Le 11 juin 2000, un incendie endommagea le four principal


Fioul, gaz, charbon, biomasse



Afin d’optimiser les coûts d’exploitation, l’usine n’était plus alimentée en 2005 que par 600 ha  de luzerne cultivés dans un rayon de 20 km. Hélas, les hausses successives du gaz annihilaient au fur et à mesure tous ces efforts de rationalisation !
En 2006 , outre les algues, des essais de déshydratation ont été tentés sur des légumes destinées à l’alimentation des animaux de compagnie sous forme de croquettes. Algues et « pet food » ne constituent pas hélas des tonnages assez importants pour maintenir l’usine en activité à la sortie du « système fourrage ». L’utilisation d’énergies renouvelables ( biomasse ) serait une alternative au gaz naturel, mais en l’absence d’aides publiques, elle demeure actuellement trop onéreuse.

Le four le plus récent et le plus important, a d'abord été démonté . Le petit four fut conservé pour une éventuelle utilisation ultérieure... qui ne vint pas.Par la suite les bâtiments furent aménagés pour le stockage de céréales notamment. Ils ont accueillis aussi des chars de cavalcade en cours de finition.

En 2019,:"Terres de l’Ouest" nouveau nom de la Coop Saint Yvi, a reconverti les bâtiments pour trier et stocker des céréales bio, maïs, orge ,blé, destinées à l’alimentation animale.

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