Sidonie et Lili Rouzic 2017 |
Lili Rouzic est un des doyens des carnavaliers. Il a défilé la première fois à l’âge de 12 ans et a participé ensuite à toutes les éditions hormis durant son service militaire.
Casser le trottoir à la masse
2009 |
En 1952, pour sa première participation à la Mi-Carême, Lili Rouzic a défilé dans un groupe de Gaulois du quartier du centre-bourg : il avait déjà des (fausses) moustaches. « L’année suivante, j’étais avec ‘La Cane au Canada’, en 54 avec ‘ Ya ka pa ta’, en 55, les ‘ Polichinelles’ où je faisais de la trompette … Après 28 mois d’Algérie, j’ai repris avec le Centre-bourg, là où est aujourd’hui Marcel Ollivier. J’étais peintre depuis 1956 donc je peignais les décors. je ne sais pas faire autre chose ». Il se marie en 1966 : Lili et Sidonie Rouzic migre vers Miné Groas Né et défilent semble sur le char « La Belle Époque » construit dans le quartier. Ces dernières années, ils ont intégré les carnavaliers de la Korrigane à Kéranquéré, puis l’équipe des Hurlevents.
2005 |
En 1973, il y avait eu à peine 3.000 spectateurs en raison du temps exécrable et la situation financière était catastrophique : la cavalcade devint biennale. Les Rouzic ont poursuivi l’aventure accumulant les souvenirs : dans leur grenier, ils ont conservé les costumes de leurs 44 défilés et les albums photos retracent un demi-siècle de chantiers de chars, de défilés, de fêtes entre amis.
« Regarde cette photo dans la rue Jean Jaurès : Vu le monde qu’il y avait, on ne pouvait tomber ! Quand on a fait un char au garage Bouguennec, il a fallu casser le trottoir à la masse le dimanche du défilé pour sortir le char ».
Faire un dentier au dentiste
1954 |
Le regard tombe sur une photo de 1987 : « C’était ‘La guinguette’. On n’a jamais fait un char aussi moche. On avait été chercher de la mousse à Coat-Loc’h deux ou trois jours avant alors qu’on n’était pas décidé. On ne méritait pas un prix. Ce qui nous a fait gagner des places, c’était la musique et l’animation. Quatre accordéons avec une sono puissante et des danseuses ».
« Tiens, c’est le bateau des Pirates en 1989 : la maquette est sur la poutre de la véranda. C’est notre meilleur souvenir. Je l’ai peint d’abord en vert, Mais cela faisait bateau de pêche. Alors j’ai repeint en imitation bois. Le jury a cru qu’on avait pris un bateau sur le port à Concarneau. Fou de rage, Marcel Petitbois a cassé l’avant du bateau pour faire constater qu’il y avait bien du grillage en-dessous. En colère, il a failli faire un dentier à Robert Boédec, le président du comité, dentiste de son état. On a été rétrogradé de la 1ère à la 5e place ». Suite à cet incident, le comité a pris l’habitude de visiter régulièrement les chantiers pour suivre l’évolution de la construction.
Lili Rouzic a vu évoluer les chantiers de construction : « Dans ma jeunesse c’était marteau burin, scie, pinceau. Aujourd’hui, c’est conçu d’avance sur des plans. Des moteurs font bouger les éléments des chars, les sonos sont performantes ». Lili a joué aussi au transfuge « Non content de peindre mon char, des copains venaient me chercher pour le leur. Et je me faisais engueuler par mon groupe dont le chantier prenait du retard.
1952 |
Lili et Sidonie ont aussi le souvenir de réceptions chez eux lors des cavalcades : « On a été jusqu’à 120 avec la musique de Würm qui jouait dans le jardin » et sourient en évoquant les anecdotes cocasses de carnavaliers venant emprunter son échafaudage de peintre.
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