Né à Paris en 1820, d'origine alsacienne, Georges-Alexandre Fischer (1820-1890) rejoignit la
Bretagne en tant que peintre de la Marine sur le Jean Bart et le Borda. À
partir de 1857, il s'est spécialisé dans les sujets bretons, peignant
les costumes et les mœurs du pays de Brizeux. Il a réalisé plusieurs
dessins que l'ébéniste Jean-Joseph Le Reste et sa famille utiliseront
ensuite pour décorer le mobilier de leur création.
Il avait dessiné
des tableaux de la vie du Christ destiné à la décoration de la
cathédrale de Quimper : son travail aurait été refusé pour Saint
Corentin. Des tractations ont eu lieu avec le conseil de fabrique de
Coadry avant la mort de Brizeux en 1858. Tiercelin relate une anecdote
dans son opuscule paru en 1894 : " On apprit à Brizeux que des fresques
devaient orner les murs de la chapelle de Coadry et que ce travail
était confié à Fischer. A ce nom étranger Brizeux dressa l’oreille : Est-il catholique ? Je ne le crois pas ! Tant pis dit Brizeux, Il ne
peindra jamais bien les Bretons".
Mystères joyeux et douloureux.
Vers 1870 , le peintre installe ses échafaudages à Coadry, pour fixer sur les murs des scènes de la vie du Christ qui n'ont rien à voir avec la tradition bretonne. Il relate son travail en silence dans une chapelle de Scaër : " J'ai été frappé par la ressemblance entre le chant d'un merle et les notes de l'air An hini goz".
Ce grand décor peint raconte la vie et la mort du Christ en quatorze épisodes. Au nord, il y a les mystères joyeux : l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation au temple, la Fuite en Égypte, Jésus au milieu des docteurs, Jésus et la Samaritaine. Au sud les mystères douloureux : La Cène, Le Jardin des Oliviers, Jésus devant Pilate, Jésus flagellé et couronné d'épines, Jésus portant sa croix, Jésus sur la croix et Jésus ressuscité. Les cartons de ces dessins, conservés dans un musée, ont disparu lors d'un incendie à Brest lors des bombardements de 1941.
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Extrait du catalogue du musée de Brest , 1898 |
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Fischer s'est-il inspiré des illustrations de la Bible de Benziger ? |
À chaque tableau sa légende
La fresque mystérieuse
En 2004, les restaurateurs, Jimmy Corso et Joël Marie avaient procédé à un premier nettoyage d'une fresque près du clocher à l'aide de deux pinceaux en poil de martre, afin d'ôter les poussières de surface jusqu'aux oxydations de la polychromie. L'expérience des tests avait montré qu'il fallait poursuivre le dégagement des oxydations avec la même technique que le dépoussiérage, jusqu'à retrouver le tracé du dessin et souvent une polychromie encore en place mais affaiblie.
La fresque était à nouveau « lisible » mais pas sa légende. En se référant à l'ouvrage cité plus haut, ils ont pu la dénommer « Jesus savet a varo da veo » d'après les lettres conservées.