Les derniers mobilisés




Armand Gloanec et Robert Boucher ont été les derniers Scaërois mobilisés en 1940. Leur contingent de juin 1940, le dernier de la troisième république, comprenait des jeunes gens nés entre le 1er octobre 1919 et le 31 mars 1920 : Armand Gloanec, né en novembre 1919, a été affecté à Libourne et Robert Boucher, né en mars 1920, à Tours. Robert Boucher se trouvait donc en zone de combat : « Les Allemands arrivaient et nous avons été évacués. Nous n'avons pas été faits prisonniers puisque nous étions repliés dans les Pyrénées-Atlantiques, dans plusieurs fermes de la commune d'Asson. On aurait dû partir vers l'Afrique-du-Nord en principe, les conditions d'armistice en ont décidé autrement ». Ces deux vétérans, mobilisés peu de temps avant l'Armistice du 22 juin, n'ont pas combattu : Armand Gloanec n'était pas en zone de combat et Robert Boucher y a été seulement trois jours. « Ce n'est pas assez pour être reconnu ancien combattant, mais je risquais quand même d'avoir mon nom inscrit au monument aux morts », ajoute Robert en ironisant.

Robert Boucher

Des Pyrénées aux Alpes


D'Asson, il se souvient d'un autre appelé du 404e DCA, canonnier de deuxième classe comme lui, Corbin de Mangoux. « Je me souviens d'un vibrant discours au drapeau qu'il avait prononcé ». Il lui reste aussi une photo prise à Arles, où il avait pu aller en permission, en décembre 1940 : « On pouvait avoir une permission en zone libre à condition d'avoir un certificat d'hébergement. Une filleule de ma mère, Louizig Huet, qui s'était mariée à Arles, a eu la gentillesse de m'inviter à passer ma permission chez elle ». Démobilisé en septembre 1940, Robert a connu ensuite les chantiers de jeunesse. Les jeunes hommes en âge d'accomplir leurs obligations militaires y étaient incorporés pour un stage de six mois. Ils vivaient en camps, près de la nature, à la manière du scoutisme, mais avec le volontariat en moins, et accomplissaient des travaux d'intérêt général, dans une ambiance militaire. « Nous étions au-dessus de Grenoble, pour faire des travaux de terrassement vers Chamrousse. Je suis rentré en février 1941 et ai repris mon activité de clerc de notaire, dans l'étude Quéguiner, à Scaër ».
Armand Gloanec a vécu 100 ans

Armand Gloanec a été démobilisé à Libourne. Il a été réquisitionné ensuite par l’occupant pour faire fonctionner le moulin de Rozos.



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