Mi-carême des années 30 . Les chanteurs de rue

 

Depuis plusieurs décennies, le défilé de la cavalcade est sonorisé. Dès l'origine, les artistes de rues, les fanfares ont  sublimé le spectacle visuel en y ajoutant une ambiance sonore. Après guerre, avec le développement des appareils électriques, les carnavaliers ont utilisé  les tourne-disques, les magnétophones à bandes, les radio cassette plus ou moins vaillants pour accompagner leur char ou groupes. Aujourd’hui, chars et groupes équipés de groupe électrogène disposent  de sonos tonitruantes pour dispenser des watts à gogo afin de partager leur  liesse avec le public. Dans les années 30, outre les fanfares, des chorales se mêlaient aux chars pour égayer le défilé.


Photo prise au studio Henri Burel, rue Zola


Parole de carnavaliers d’avant-guerre : « Des groupes costumés s'arrêtaient devant le public pour chanter des airs à la mode comme Dolorosa, Pays de Bohème. Les instituteurs jouaient du violon pour nous accompagner. On vendait les feuilles imprimées avec les paroles et la musique : les spectateurs apprenaient ainsi la chanson en nous écoutant ».



Accordéon et violon  pour entrainer cette chorale.
photo prise rue Le Hamp


Arrêt devant un café pour ces chanteurs de rue


 La musique municipale, créée fin 1928 , «composée de tout jeunes éléments ignorant tout de l'art musical, fit sensation et fut chaleureusement acclamée par la foule» lors de la mi-carême de 1929.

Au centre, avec sa baguette, le chef de musique , M. Jouanjan

 Un accordéoniste accompagnait ce groupe de carnavaliers 

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Les comptes-rendus des journaux de l’époque attestent du succès de cette formule. En 1929 : « Une palme spéciale doit être adressée au groupe de chanteuse bohémienne qui, sous l'habile direction de Mme Jouanjan, sut, pendant toute la durée du parcours, tenir la foule sous le charme par la chanson Gitana, la jolie chanson de Bohème » . En 1930 : « l’infatigable groupe de chanteurs ».En 1932 : « Des chanteurs costumés vendront les chansons du jour ». 1934 : «Un imposant groupes de chanteurs et chanteuses admirablement déguisé et aussi admirablement exercés feront entendre les plus jolies chansons en vogue » .


On remarquera les costumes folkloriques de plusieurs régions

Les chanteurs et chanteuses tiennent en main les feuilles volantes qu'ils vendent au public en les invitant à entonner  les chansons avec eux




Un grand choix de costumes


Certains déguisements servaient chaque année

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Ces groupes furent d’abord classés : 3e en 1933, 1er en 1935.Ces « marchandes de chansons » défilèrent hors concours de 1936 à 1939