Lors de la construction d'un char, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Et chacun met ses compétences professionnelles ou artistiques au service de l'équipe. Nous avons retrouvé un récit relatif à la création du char Pinocchio illustrant ce concept.
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Mai 1991, un dimanche après-midi, dans un garage scaërois... Tel un Meccano géant, une baleine prend forme : la queue, recouverte de papier journal, attend la première couche de peinture. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'avant, on voit mieux les entrailles du monstre faites de cornières en acier, du fer à béton.
Jo, le virtuose du poste à soudure fixe le vérin qui permettra à la baleine d’ouvrir sa gueule béante jusqu’au ciel. Daniel termine la pose du treillis grillagé sur lequel Maryvonne et son équipe de jeunes colleront plus tard le papier journal ; il faudra plusieurs épaisseurs pour donner une certaine rigidité à la peau de la baleine.
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Quel chantier !
À deux pas de là, Guy, l'artiste du groupe crée un Pinocchio articulé. René et Roger modèlent un Geppetto de plâtre : squelette de bois et de grillage, sacs à carottes pour retenir le plâtre. « Quel chantier » lance de temps à autre un autre René à qui veut bien l'écouter. Jean s’affaire autour du tracteur afin d’y fixer le groupe électrogène qui alimentera la sono. Pierrick n'est pas là : il est parti chercher des chevrons ou des pointes, comme d'habitude.
Autour de ces concepteurs gravitent les enfants qui donnent un coup de main, ici et là ponctuellement. Et les femmes, me direz-vous ? À quelques rues de là, dans une atmosphère moins bruyante, les ciseaux coupent, les aiguilles faufilent, les machines cousent. Les shorts par ici, les gilets par là... Marie-Louise et Mare-Bernadette, Chantal, Annie, Monique, Éliane et bien d'autres sont les bonnes fées à qui Pinocchio devra son ravissant costume
16 h 30 : pause casse-croûte. Les bouchons et capsules sautent, le café fume. Les enfants mordent à pleines dents (pas celles de la baleine) dans le sandwich au jambon. On échange quelques propos sur la meilleure façon de poursuivre la réalisation du radeau sur lequel seront installés Pinocchio et Geppetto..
Le chantier s'animera encore une heure ou deux en attendant demain. Car les plus courageux, les plus motivés reviennent en soirée. Des centaines d'heures de travail données en cadeau à un patron mythique, Monsieur Cavalcade.
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Ce qui fut écrit sur ce groupe de carnavaliers peut encore s’appliquer aujourd'hui à beaucoup d'autres. Bénévolement pendant deux mois, des heures et des heures de travail, de joie, d'énervement, de rigolade aussi heureusement...Tout ça pour un défilé qui dure quatre heures. Ils sont fous, ces Scaërois !