Le 14 juillet 1994, En Avant Scaër avait marqué la fin de carrière de son arbitre officiel, Jean-Yves Burel, par un match de gala entre Guingamp (D.2) et Lorient (N.1A). Sur le terrain ou sur la touche, il y avait aussi les arbitres que Jean-Yves Burel a côtoyé durant sa carrière, du district à la fédération. Dans les tribunes, il y avait les représentants de la ligue, du district, des commissions départementales et régionales d'arbitrage, quatre présidents des Gournerien et de En Avant (Jacques Tymen, Pierre Ollivier, François Bleuzen et Rémy Pensec), une délégation des éducateurs, des membres de la commission de discipline, de la commission sportive, des représentants du football féminin, Tous les responsables du football, aux niveaux départemental et régional, ont rendu hommage à « Bubu », arbitre fédéral, titulaire de la médaille de vermeil de la FFF.
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Du district à la coupe d'Europe
Jean-Yves Burel, 46 ans à l’époque, était responsable de la gestion du restaurant d'entreprise à Cascadec. Depuis 20 ans, il conciliait ses activités professionnelles et sa passion du ballon rond. « J'ai commencé par jouer au football à la Fleur de Genêt, de 58 à 68. Puis, j'ai été arrière gauche aux Gournerien, de 68 à 71, année où une double entorse m'a contraint à arrêter le jeu actif et à changer d'orientation. Depuis 23 ans, je suis arbitre : 20 ans avec les Gournerien Skaer et trois ans avec En Avant Scaër, depuis la fusion ».
Jean-Yves a commencé son stage d'arbitre en 71-72, il est devenu arbitre de district en février 72 : « Je suis passé par la troisième division de district, deuxième et première division... J'ai passé l'examen de ligue en 74, pour arbitrer en PH et DRH (ligue B). De 74 à 80, j'ai gravi la hiérarchie par des contrôles "théoriques et des examens pratiques pour arbitrer la DSR. En 80, j'ai passé l'examen pour devenir arbitre fédéral 3 ». Par la suite, il a tenté de passer arbitre fédéral 2 (arbitre de terrain en seconde division et de touche en première division) : « J'ai été reçu 12e , on en prenait 8 : je suis donc revenu en CF3 : je pense que c'était mon niveau... Même si je n'ai pas été retenu, j'ai eu la chance de faire la touche en D. 1, et d'arbitrer Lille-Tours, Nantes-Laval ».
Durant les saisons 92 à 94, Jean-Yves avait opté pour la touche en deuxième division, et a donc voyagé : Bastia, Dunkerque, Rouen... « Pour terminer ma carrière, Michel Vautrot m’avait invité, avec d'autres arbitres dans le même cas, à arbitrer une coupe d'Europe féminine. J'ai arbitré le match Belgique-Slovénie à la touche, près de la frontière hollandaise ».
Une évolution positive
A la fin de cette carrière bien remplie, qui l'a mené souvent loin de Scaër, Jean-Yves Burel avait rappelé son attachement à son club : « Aux Gourns, j'étais secrétaire des supporters, et je m'occupais des calendriers sportifs... Je regrette un peu d'être moins présent, mais on ne peut être partout : je fais partie des commissions d'arbitrage aux niveaux départemental et régional, d'où de nombreuses réunions. Je suis chargé de désigner les arbitres de la région, le dimanche, je suis sur les terrains pour contrôler et conseiller les arbitres ».
Au cours de sa carrière, Jean-Yves Burel a noté une évolution positive dans de nombreux domaines : « Au début, il n'y avait pas beaucoup de dialogue entre éducateurs, joueurs et arbitre. On conseille maintenant aux arbitres de s'intégrer aux autres composantes du football, tout en restant à sa place ».
Les règles du jeu : elles évoluent pour améliorer la qualité du jeu, éviter la tricherie et la brutalité. Le public est moins chauvin, et plus de spectateurs connaissant les règles. Les joueurs : d'accord avec l'arbitre à condition que les mêmes règles soient appliquées par tous les arbitres.
« Le mauvais exemple pour le jeu brutal est venu des matches à la télévision : les petites équipes copiaient ce qu'elles voyaient à l'écran. La retransmission de la Coupe du monde actuelle va montrer ce qu'il ne faut pas faire, et cela va redescendre ensuite jusqu'à nous ». disait-il à l'époque.
« L'arbitre est-il infaillible ? On peut être berné sur un penalty, mal interpréter un cas de hors-jeu, lever trop tôt le drapeau... Il faut savoir reconnaître ses erreurs, mais aussi ne pas tomber dans le jeu des joueurs qui contestent... On veut essayer la prévention, rappel à l'ordre et avertissement, avant l’exclusion ; le problème est que le public n'est pas au courant des deux premières phases ». Il n'y a pas de carrière d'arbitre sans quelques petits accrocs .: Jean-Yves se souvient d'une sortie houleuse à La Roche-sur-Yon, où il récolta un coup de poing et un trajet vers l'hôtel en voiture de police : « C'était en Corse, j'ai sifflé un penalty justifié, mais qui n'a pas été apprécié par les supporters... » Ces souvenirs amers sont effacés par d'autres, bien meilleurs : « J'ai appris à connaître les gens, à être tolérant... » ; ou plus cocasses : « II m'est arrivé de descendre à la gare de Quimper au lieu de Rosporden, m'étant endormi dans le train... ou encore de me tromper de wagon et d'arriver à Quiberon »
Après ce match de jubilé, Jean-Yves continua à animer des stages de formation pour former des jeunes arbitres, à
participer à la vie des commissions départementales et régionales.