Durant plus d'un demi-siècle, René Jean a été commerçant ambulant sur les marchés de la région. Il a commencé en 1964, à l'âge de 14 ans, et a clos sa vie active fin 2015. Il a été employé de la famille Bernier qui avait un magasin de vêtements rue de Kerjégu et un camion-magasin pour faire les marchés. René s'est mis à son compte en 1997 et a acquis un fourgon pour transporter les vêtements qu'il exposait sous un barnum.
On a vieilli ensemble
René Jean a tenu un commerce que les grandes surfaces ou les magasins spécialisés n’ont pas pu remplacer, celui de la bonneterie, des sous-vêtements pour personnes âgées. Ses clients sont des habitués qui savent ceux qu’ils ou elles cherchent : « Ce sont les grandes culottes, les collants de laine, les collants épais, les bas, les caleçons longs, de articles classiques… Autrefois on avait aussi des articles pour les enfants. C'était avant les grandes surfaces : les gens venaient à la foire pour leurs achats réguliers"
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Il a connu toute une évolution dans le commerce des sous-vêtements : "L'époque la plus florissante, ce furent les Trente Glorieuses. Jusqu'aux années 90 cela allait encore. Aujourd'hui, c'est surtout un marché alimentaire et il y a moins de commerces textiles". Il se souvient des "foar yen" qui attirait d'autres commerçants à Scaër : vaisselle, quincaillerie, confiserie.
René Jean constate que sa clientèle ne s'est pas renouvelée: "Elle était déjà adulte quand je débutais, et on a vieilli ensemble. J'ai commencé à l'époque où tout le monde s'habillait de la même manière. Classique avec le même modèle de sous-vêtements ou des mêmes chemises de nuit. J'avais de bons fournisseurs d'articles fabriqués en France qui ont fermé au fil des années…Faire des articles plus jeunes ? D'accord mais il n'y avait pas la clientèle pour cela sur le marché".
René Jean a quitté les étals sans regret: "je vais au cinéma, je lis, je marche et je me balade en moto"
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