Elles font partie du patrimoine naturel et culturel du quartier de Coadry, voici les staurolithes ou staurotides.
La composition de ce silicate d’alumine et de fer est la suivante : silice 33%,Alumine:48%,Sesquioxyde de fer: 17%, Magnésie: 2%. Il a la propriété d’assembler des cristaux en macle: la surface par laquelle sont séparés les 2 cristaux enchevêtrés n’est pas plane. les arêtes saillantes se coupent tantôt en angle droit( Croix grecque), tantôt à 60 degrés( Croix de Saint André) . Il existe aussi d’autres formes de cristallisation connue sous le nom de « tombeau », de « clou ». Ces cristaux abondent dans certains schistes, cristallins ou argileux, sur une zone allant de Baud à Briec, en passant par Coadry et Coray, dont les champs ont constitué de véritables gisements.
Des vertus particulières
La croyance populaire a prêté à ces « croisettes de Bretagne » des vertus particulières . Aujourd’hui, les minéralogistes les collectionnent pour leur forme, leurs particularités . Dans le passé, ces pierres étaient considérées comme des talismans préservant des naufrages, des chiens enragés et des maux d'yeux. Le poète Brizeux évoque dans son recueil "Les Bretons" la recherche de ces pierres sacrées : "3 femmes à genoux, dans la lande verte, le reste de l'année oubliée et déserte, sur le bord du ruisseau, 3 femmes à genoux s'occupent en priant à chercher des cailloux. Sur le courant béni d'autres, à la file, se penchent, remuant les graviers et l'argile, dans l'espoir d'y trouver un caillou vénéré où l'on voit en relief la croix de saint André".
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une croix grecque |
Une moisson de pierres.
Ce silicate cristallisé a inspiré plus d’une légende. En voici une : « Un jour, le Père Eternel apprit que tout n’allait pas pour le mieux dans la paroisse de Scaër. IL dépêcha son fils Jésus qui, muni d’un sac et d’un bâton se rendit au pays désigné. C’était ce hameau de Coadry où les habitants ne faisaient jamais l’aumône et se montraient durs envers les pauvres gens. Jésus pris l’aspect d’un mendiant et s’en alla de porte en porte demandant du pain. Mais partout c’était le même refus. Jésus quittait tristement le pays pour rendre compte à son père de sa mission quant au sortir de Coadry, il rencontra des charrettes chargées de sacs de blé.
- Donnez-moi au moins une pincée de blé que vous avez dans vos sacs. Je n’ai rien reçu aux maisons.
- Notre grain n’est pas pour les gueux. Il est pour nos terres.
- Le blé que vous allez semer ne germera pas et sera changé en pierres qui diront jusqu’à la fin des temps votre manque de charité.
A Coadry, les pays ensemencèrent leurs champs, mais rien ne sortit de terre. Ils recommencèrent leurs semailles : rien ne couvrit le sol hormis les herbes folles. Une troisième fois, ils attelèrent leurs chevaux aux charrues et trouvèrent ces petites pierres en forme de croix. Le bruit de cet événement se répandit et l’on courut aux champs maudits chercher ces pierres qui s’avérèrent bénéfiques ».
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