L’histoire n’est pas figée. Chaque année, de nouveaux témoignages surgissent sur les événements de Kernabat-Quillien Et avec eux, de nouvelles questions.
Jean Démézet, originaire de Kerhoadic, en Guiscriff, rapporte de nouveaux éléments. Il avait 10 ans en 1944 et ce témoignage, il le tient d’un de ses cousins Jean Doeuff, de Kerguen âgé de 19 ans lors des combats de Kernabat-Quillien.
Auguste Simon de Rest Ar Chuz St Antoine |
Pourquoi les Allemands étaient-ils déjà là ?
Le maquis de Guiscriff était en renfort à Miné-Kervir pour protéger le site. Il était dans le chemin qui mène de Miné-Kervir vers Guenguirzit. « Des Allemands étaient déjà sur place, juste à côté des maquisards qui les entendaient parler. Personne ne bougeait », rappelle le Guiscrivite. Les avions ont fait un premier passage de reconnaissance puis ont largué hommes et matériel. Mission terminée, les Résistants guiscrivites s’en sont allés vers Kerscoff, où ils ont mangé un ragoût de lard, de pommes de terre et de petits pois « cueillis par eux-mêmes ».
Jean Le Doeuff, Pierre Fichet et Auguste Simon sont retournés sur les lieux du parachutage : « Les Allemands avaient déguerpi. Mais toutes les armes n’avaient pas été ramassées car les conteneurs avaient été dispersés lors du largage ». Les Résistants sont revenus « avec trois fusils sur le dos » et sont repartis chercher le reste dans une charrette chargée à ras bord. « Pauvre cheval, il était tout en sueur ». Les armes ont toutes été apportées à Kerminot, en Guiscriff.
Le récit de Joseph Conan corrobore cette récupération d'armes
Des billets de banque envolés
A. Simon (debout, 2e à droite) a participé au siège de la poche de Lorient |
« Ce que l’on n’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi les Allemands étaient là-bas et pourquoi ils ne sont pas intervenus. Ils savaient très bien aussi que le second parachutage allait avoir lieu : ils l’ont laissé se préparer et se dérouler normalement avant d’attaquer au lever du jour… », raconte encore Jean Démézet. Le Guiscrivite a aussi entendu dire qu’il y avait eu à Kerlaz, en Guiscriff, comme à Scaër un conteneur parachuté contenant des billets de banque. Mais « on n’a jamais retrouvé l’argent»...
NB : Complément d'information : Les témoignages de Joseph Conan " La Résistance à Guiscriff" dans la revue "Ami entends-tu..." du quatrième trimestre 2001 ( N° 119) et du premier trimestre 2002 ( N° 120) téléchargeable en cliquant sur les liens en bleu .